Parcoursup : quand aucun vœu n’aboutit, que faire face aux frais des écoles privées ?
Chaque année, c’est le même scénario : des milliers d’étudiants découvrent qu’ils n’ont été admis dans aucun des vœux formulés sur Parcoursup. Déception, stress, et surtout… urgence à trouver une solution. Pour beaucoup, la seule issue reste l’inscription dans une école privée. Mais qui dit école privée dit frais de scolarité parfois vertigineux.
Dans ce contexte, de nombreuses familles s’interrogent : quels sont mes droits ? Qui doit financer ces études ? Peut-on demander une aide ? Que faire si l’autre parent refuse ?
1. Aucune affectation Parcoursup : quelles solutions ?
Avant de céder à la panique, il existe plusieurs pistes à envisager :
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La phase complémentaire de Parcoursup (de juin à septembre) permet de formuler de nouveaux vœux dans des formations qui ont encore des places.
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Les commissions d’accès à l’enseignement supérieur peuvent être saisies par le rectorat pour aider certains profils (bacheliers sans solution).
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Les formations hors Parcoursup : BTS, DUT, licences privées, écoles spécialisées (design, paramédical, commerce…).
Mais toutes ces alternatives n’ont pas la même accessibilité ni les mêmes coûts.
2. L’inscription dans une école privée : un coût non négligeable
C’est souvent le plan B par défaut : une école privée proposant la filière souhaitée. Mais très vite, la réalité rattrape les familles :
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Entre 5 000 € et 10 000 € de frais annuels (voire beaucoup plus pour certaines écoles de commerce).
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Frais d’inscription non remboursables.
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Logement, transports, matériel : des dépenses annexes à anticiper.
Et lorsque les parents sont séparés ou divorcés, la question du financement devient un véritable casse-tête.
3. Études supérieures et divorce : qui paie quoi ?
Même si l’enfant est majeur, les deux parents restent responsables de son entretien et de son éducation (article 371-2 du Code civil). Cela inclut les études supérieures, surtout si elles sont entamées dans un délai raisonnable après le bac.
➡️ Un parent ne peut pas refuser de contribuer uniquement parce qu’il n’a pas choisi l’école ou parce qu’il la juge trop chère… sauf à prouver que c’est une dépense disproportionnée ou injustifiée.
Le juge peut être saisi pour :
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Fixer ou réévaluer une pension alimentaire (notamment au-delà des 18 ans).
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Répartir les frais spécifiques liés à l’école choisie (frais de scolarité, logement étudiant, etc.).
4. Que faire si l’autre parent refuse de contribuer ?
Dans la pratique, le refus de paiement est fréquent, surtout lorsqu’il y a mésentente sur le choix de la filière ou de l’établissement. Dans ce cas :
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Saisir le juge aux affaires familiales pour faire trancher la question.
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Fournir tous les justificatifs : absence d’autres options sur Parcoursup, preuves de l’investissement de l’enfant, devis de l’école, bulletins…
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Il est possible de demander une contribution directe versée à l’enfant majeur.
Et en attendant ? Si l’urgence est trop grande, il est aussi possible de demander une aide sociale, une bourse ou un prêt étudiant.
5. Étudiant majeur = autonomie financière ?
Oui… mais pas tout à fait. L’âge de la majorité ne met pas fin automatiquement au devoir de soutien.
➡️ Tant que l’enfant suit des études sérieuses, même dans le privé, les parents doivent l’aider, chacun selon ses capacités.
Mais attention : si l’enfant arrête ses études, ne cherche pas activement à s’en sortir, ou gaspille les aides, le soutien peut être remis en cause. Tout est une question de preuve et de bonne foi.
Conclusion : des solutions existent, même dans l’urgence
Se retrouver sans affectation sur Parcoursup, puis confronté à des frais d’écoles privées, peut donner l’impression d’une double peine pour l’étudiant et ses parents. Pourtant, le droit français offre des leviers concrets : aide des rectorats, répartition équitable des frais entre parents séparés, recours au juge, aides financières…
La clé, c’est d’agir vite et de ne pas rester seul face aux obstacles administratifs ou familiaux. Chaque situation est unique : niveau de revenus, dialogue parental, projet d’étude… Autant de critères que le juge prendra en compte pour trouver une solution juste.
Et parce que l’éducation d’un enfant ne s’arrête pas à 18 ans ni à une plateforme informatique, l’accompagnement juridique peut faire toute la différence, pour garantir à votre enfant un avenir à la hauteur de ses ambitions — même en dehors de Parcoursup.
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